Anouk Grinberg (L’Innocent) : rares confidences sur son enfance particulière

Après une longue absence, Anouk Grinberg fait son grand retour au cinéma, ce mercredi 12 octobre 2022, dans L’Innocent de Louis Garrel. À l’occasion, l’actrice de 59 ans s’est entretenue avec nos confrères de Libération et s’est livrée à cœur ouvert sur son enfance particulière.

Anouk Grinberg s’était faite rare sur les écrans ces dernières années et fait un retour en force dans la nouvelle réalisation de Louis Garrel. “Louis Garrel m’a fait un beau cadeau avec le rôle de Sylvie, une femme pleine de vie qui me ressemble un peu”, a-t-elle confié à nos confrères de 20 Minutes, évoquant ainsi son plaisir de retrouver le cinéma.

À l’affiche de L’Innocent, mi-comédie tendre, mi-film de braquage d’une heure et demie, l’artiste française incarne le personnage de Sylvie, une maman farfelue qui retrouve l’amour auprès d’un ancien détenu. Un rôle joué par Roschdy Zem. “Ce n’est pas évident de jouer l’amour avec un acteur qu’on ne connaissait pas avant le tournage. Il y a tant de bienveillance dans la direction de Louis Garrel que nous n’avons pas ressenti la moindre gêne”, a-t-elle indiqué.

Son fils Abel (joué par le réalisateur Louis Garrel lui-même) essaie, souvent maladroitement, de la protéger. “Il lui empoisonne l’existence. Elle est si amoureuse qu’elle ne touche pas terre et elle a juste envie qu’on lui fiche la paix. Mais leur relation est très belle”, a-t-elle ajouté.

“Je suis partie très jeune de chez mes parents”

Alors qu’elle était encore enfant, Anouk Grinberg, qui s’est consacrée pendant son absence loin du cinéma au théâtre, au dessin et à la littérature, a révélé, lors d’un entretien accordé à Libération, qu’elle avait bien d’autres ambitions. “Enfant, je voulais être une bonne sœur. Pas parce que je croyais en Dieu, mais parce que j’avais déjà la sensation que pour préserver ses secrets, il valait mieux se soustraire des relations de pouvoirs et de séduction, ne pas être au cœur de la ville”, a-t-elle expliqué.

La fille de l’écrivain, auteur de théâtre et ancien PDG de Gillette Michel Vinaver, de son vrai nom Michel Grinberg a indiqué qu’elle a passé une enfance compliquée. “Je suis issue d’une famille d’intellectuels de gauche qui a considéré que ma foi était tellement ridicule qu’elle l’a atomisée. Donc, je suis partie très jeune de chez mes parents, mais pas pour vivre avec les nonnes”.

“Petite, ma vie n’était pas très confortable”

Au cours de son entretien avec nos confrères, celle qu’on pouvait aussi la voir récemment dans Tromperie d’Arnaud Desplechin et La Nuit du 12 de Dominik Moll n’a pas manqué de faire savoir qu’elle ne garde pas un souvenir très idyllique de son enfance. “Petite, ma vie n’était pas très confortable, mais je faisais tout pour que personne ne sache que je vivais sur une tête d’épingle. Je voulais surtout que personne ne me pose la moindre question qui puisse me faire dégringoler. J’étais un genre de soleil ambulant pour faire oublier à tout le monde et surtout à moi-même que rien n’allait”, a-t-elle raconté.

Évoquant le sujet de sa mère, l’ancienne compagne du réalisateur Bertrand Blier, père de son fils Léonard, a raconté, non sans émotion : “Périodiquement, je voyais des hommes en blanc entrer dans la maison pour la prendre et l’emmener à l’asile. Elle revenait de chacun de ses séjours un peu plus mal en point et dépressive. Mon père était absent. Des prédateurs rôdaient et personne ne m’avait appris à m’en défendre. Je croyais que c’était ça, la vie.”