Après une magnifique carrière dans le septième art, Axelle Red a fini par prendre du recul. Depuis plusieurs années, la chanteuse de 54 ans s’est éloignée des projecteurs et du tumulte médiatique. Dans une longue interview à l’édition belge de Paris Match, l’artiste a notamment fait le point sur son engagement humanitaire et a évoqué la mort d’un être très cher.
Est-il encore besoin de présenter Axelle Red ? À 54 ans, la chanteuse d’origine belge peut se vanter d’avoir fait une belle carrière dans le chant. De langue maternelle néerlandaise, Fabienne Demal, de son vrai nom, écrivait et chantait essentiellement en français. Elle interprétait également dans d’autres langues, notamment l’anglais et l’espagnol. Au cours de sa splendide carrière musicale, celle qui portait aussi le pseudonyme Fabby a vendu plus de cinq millions de disques dans le monde.
Mais depuis plusieurs années, la fille de l’avocat Roland Demal est moins sur le devant de la scène, et malgré tout, elle n’est pas du genre à se faire oublier. Dans les colonnes de la version belge du magazine Paris Match, celle qui a toujours été une femme engagée s’est confiée comme rarement sur plusieurs sujets, notamment son engagement humanitaire et la mort de son père.
“Je suis humanitaire avant d’être féministe”
Femme engagée, Axelle Red a toujours mené, par ses chansons bien sûr, un combat humanitaire, notamment pour l’égalité entre tous. À la question du journaliste “Votre dernier album date de 2018. Pourriez-vous être inspirée par le post-#MeToo ?”, l’artiste a répondu : “Ah, mais j’étais pré-#MeToo !”. Avant d’enchainer : “J’ai fait mon travail en tant que chanteuse dans mes albums « Sisters & Empathy » et « Un cœur comme le mien », mais aussi en tant qu’activiste. Aujourd’hui, je continue à défendre cette cause. C’est juste que je suis humaniste avant d’être féministe.”
La maman de famille a également fait savoir qu’il y a une forme de féminisme dans laquelle elle ne se reconnaissait pas, expliquant : “Je n’aime pas le féminisme qui veut que dès qu’on a le pouvoir, on fait subir aux autres ce qu’on a vécu. Cela s’appelle du narcissisme collectif : un groupe de gens discriminés se sent supérieur et abuse lui-même. Pour moi, toutes les discriminations se valent.”
“Je préserve l’enfant qui est en moi”
Que reste-t-il de Fabby (NDLR : pseudo utilisé pour son premier 45 tours) en vous ?, c’est la question sur laquelle Axelle Red a répondu en toute honnêteté par un “Tout !”, avant d’expliquer davantage : “C’est pour ça que je suis contre la discrimination par l’âge. On dit tout le temps « vous êtes trop petit » ou « vous êtes trop grand »… Ce n’est jamais le moment. La société juge en permanence. Selon moi, on ne devrait pas avoir d’âge, car on en a plusieurs à différents moments de la vie.”
Et d’ajouter : “Moi, je préserve l’enfant qui est en moi. Petite, je posais beaucoup de questions, je voulais tout comprendre. Et à l’adolescence, j’ai pas mal morflé. Je n’ai pas aimé cette période synonyme d’urgence. On sent qu’il faut vite agir pour se réaliser. C’est stressant.”
“C’est très dur, même s’il reste les murs”
Au cours de son entretien, Axelle Red a raconté son expérience avec la mort, en se référant du départ de son père. “J’ai été confrontée à sa cruauté avec le départ de mon père. Se dire qu’il a eu une belle vie console un peu, mais cela ne comble pas le manque et cela ne permet pas de le faire revenir. La mort d’un proche, c’est comme un toit qui s’envole, comme des fondations qui perdent leur stabilité”, a-t-elle raconté, visiblement très émus.
Avant de poursuivre : “C’est très dur, même s’il reste les murs… Et puis, il y a toujours des choses qu’on n’a pas pu dire, pas su faire. On pense qu’on aurait dû être encore plus présent – bien que j’aie toujours fait des efforts pour ça, même quand mon planning était inhumain –, mais on ne peut rien y changer. Il faut trouver une sorte de paix, accepter la finitude de nos vies. Quand j’avais 20 ans, je ne comprenais pas la quête de l’immortalité, je trouvais ça bien de vieillir.”