À 85 ans, Claude Lelouch multiplie les projets et peut être fier d’avoir porté à l’écran 50 films. Dans des déclarations à la presse, le monstre sacré du cinéma français est revenu sur son incroyable parcours professionnel.
Le 30 octobre dernier, Claude Lelouch a fêté son 85e anniversaire. Pour célébrer cela, le réalisateur, producteur, scénariste et cadreur français sera mis l’honneur au Palais des Congrès de Paris le 14 novembre prochain, pour un anniversaire événement où l’Orchestre symphonique de Prague proposera un ciné-concert. “A l’âge que j’ai, je ne sais pas ce qui m’attend. Les statistiques ne sont pas en ma faveur, la ligne d’arrivée se rapproche. Je me suis dit qu’on aurait pu attendre 90, mais est-ce que je vais les atteindre ? J’ai dit : faisons la fête, là, maintenant ! Et puis 8+5 =13 donc, c’est un bon chiffre”, a-t-il déclaré à ce propos à nos confrères de France Info.
“Le cinéma peut filmer l’invisible”
À l’occasion de ses 85 ans, celui qui aime toucher à tout et même un peu tout maitriser a accordé un entretien à France Info, dans lequel il s’est confié sur de nombreux sujets le concernant. Le réalisateur a d’abord évoqué son envie persistante de tourner, de filmer et de raconter des histoires, même après tant d’années de carrière. “Tout simplement parce que je suis curieux”, a-t-il expliqué. Avant de détailler : “J’ai très vite compris que la vie était une course d’emmerdements au pays des merveilles et ce mélange me plait beaucoup. En plus, là maintenant, je me rapproche de la ligne d’arrivée, de la grande ligne d’arrivée, donc les heures sont devenues des années et j’ai envie de faire de plus en plus de choses. Je n’étais pas fait pour aller en vacances”.
Face à Élodie Suigo, Claude Lelouch est également revenu sur son grand amour pour le cinéma. “C’est curieux de dire ça, mais le cinéma peut filmer l’invisible. Il peut filmer le présent et le présent, c’est la seule chose qui nous appartienne. Il n’a pas le temps de vieillir. Et puis le présent, il vous fait rêver. On peut rêver au présent et comme on ne meurt jamais d’une overdose de rêves, il faut en profiter”, s’est-il livré. Le réalisateur n’a pas manqué de faire savoir que le cinéma lui “a donné un sens” à sa vie, précisant : “La grande histoire d’amour de ma vie, c’est le cinéma. Je ne sais pas combien il me reste de films à faire, peut-être un ou deux et donc j’ai bien l’intention, avec ces deux derniers films, de faire la fête et de dire merci la vie !”
Son enfance compliquée
Dans un autre entretien, cette fois-ci donné au Journal du dimanche et publié samedi 5 novembre, Claude Lelouch est revenu sur son enfance difficile. “J’ai pompé toutes mes intrigues à la vie, au point qu’elle pourrait m’intenter un procès aujourd’hui !”, a-t-il d’abord confié. Avant de poursuivre : “Pendant la Seconde Guerre mondiale, mon père a très vite compris qu’on allait faire des misères aux Juifs. Né à Alger, il a voulu retourner dans son pays d’origine en 1941. Un an plus tard, ma mère a désiré revenir en France pour assister à l’accouchement de sa sœur à Nice. Elle a eu l’idée de m’emmener. On a pris le bateau pour Marseille, à notre arrivée, l’armée américaine a débarqué en Afrique du Nord. On ne pouvait plus rentrer !”
Très proche de Johnny Hallyday, le réalisateur et producteur a fait des confidences touchantes à propos de sa relation avec le défunt chanteur. “Jojo, c’est mon premier gamin : je l’ai connu avant mon fils puisque j’ai fait le Scopitone de L’Idole des jeunes !”, s’est-il souvenu. Et d’ajouter, non sans émotion : “On se téléphonait souvent, on ne se voyait pas assez. Il me manque beaucoup”.