Depuis le début de la pandémie de la Covid-19, les spécialistes ont pu constater que les femmes résistent mieux à ce virus que les hommes.
En effet, des études épidémiologiques ont montré que les hommes paient un plus lourd tribut au Covid-19 comparant aux femmes. C’est pourquoi que depuis le début de la pandémie, les formes graves du coronavirus touchent plus d’hommes que de femmes. On vous explique tout.
Les hommes plus touchés par le Covid-19 que les femmes
Les premières fortes vagues du Covid-19 qui ont frappé dans les quatre coins de la planète ont montré que les femmes sont plus puissantes et plus résistantes à cette maladie contagieuse que les hommes.
Les lits des services de réanimation étaient très souvent occupés par des hommes que par des femmes. De quoi penser que la gent féminine, même la catégorie des âgées, résiste mieux au coronavirus.
“Dans la plupart des régions du monde, les hommes ont un risque multiplié par 1,5 à 2 de faire une infection sévère par rapport aux femmes”, rappelle le Pr Rodolphe Thiébaut, directeur du département de recherche en Santé publique à l’université de Bordeaux.
Il faut savoir que les femmes ne résistent pas seulement au Covid-19, mais également à d’autres maladies, telles que la grippe et le VIH.
Des défenses immunitaires plus performantes
Nous sommes certainement nombreux à avoir posé la question : pourquoi le Covid-19 touche-t-il plus d’hommes que de femmes ? La réponse est simple. Selon les scientifiques, la gent féminine a la réponse immunitaire pour faire face à une infection virale plus performante que la gent masculine.
En fait, une étude faite par des chercheurs toulousains a montré que ces meilleures défenses immunitaires perduraient face au coronavirus, même chez les femmes les plus pagées, avaient des raisons hormonales et génétiques.
Pourquoi cette différence ?
La revue scientifique eBioMedicine a publié récemment une étude réalisée par une équipe mixte de l’Inserm, du CNRS, de l’université Toulouse III – Paul-Sabatier et du CHU de Toulouse, portant sur les raisons de cette forte défense chez les femmes, en comparant de leurs homologues masculins.
Selon l’étude en question, des facteurs hormonaux et génétiques peuvent expliquer cette différence, et continuent à jouer un rôle même chez les femmes plus âgées.
Lorsqu’un virus de type ARN, parfois appelé ribovirus, attaque, des cellules baptisées pDC arrivent à détecter sa présence grâce à leur récepteur TLR7. Ces cellules, particulièrement celles que l’on appelle interférons de type 1, réagissent également pour se défendre et relarguent dans le sang des cytokines. Ce sont une sorte d’armée de molécules antivirales puissante, prompte à inhiber la réplication du virus.
“Quand on active ce récepteur TRL7, les femmes produisent en général plus d’interférons que les hommes. Le gène TRL7 est sur le chromosome X, en deux copies chez les femmes”, explique Jean-Charles Guery, directeur de recherche Inserm, coauteur de l’étude.
Celui-ci poursuit, à ce propos : “On a observé que cette réponse immunitaire était maintenue avec l’âge. Y compris chez les personnes de plus de 80 ans, on avait plus d’interférons chez les femmes que chez les hommes. À un âge avancé, le biais de sexe se maintient, les femmes vont mieux contrôler le virus pendant la phase précoce, où elles vont produire plus d’interférons. Il implique cette fois un mécanisme qui n’est plus lié aux œstrogènes, puisque leur production diminue avec l’âge, mais probablement à des effets génétiques”.
Dans le même sillage, on peut aussi expliquer cette différence par les facteurs de risques, comme les maladies respiratoires ou cardiovasculaires, plus fréquents chez les hommes qu’aux femmes, qui aggravent l’infection au coronavirus.