“En Algérie, la vie était compliquée” : Etienne Daho revient sur son enfance difficile

Il y a soixante-six ans, Etienne Daho est né à Oran, en Algérie. Cependant, sa famille a dû fuir le pays en 1962 pour éviter le massacre historique qui a eu lieu en cette ville de l’ouest algérien. Dans une interview à Paris Match, parue le 26 octobre 2022, le chanteur est revenu sur son enfance difficile, qu’il n’avait jamais trop évoquée jusqu’à présent…

Avant de connaitre le succès sur scène, Etienne Daho a vécu une enfance compliquée. Né à Oran, en Algérie, le fils du riche héritier kabyle a vécu les premières années de sa vie dans cette ville de l’ouest algérien, entouré de ses deux sœurs aînées. Alors âgé de quatre ans seulement, son père l’a quitté à tout jamais, l’abandonnant ainsi à son sort.

Dans les deux dernières années de la guerre d’Algérie, soit de 1961 en 1962, la ville d’Oran a été la scène de plusieurs violences. Une situation qui a obligé Etienne Daho et sa famille de se retourner vers le Cap Falcon, station balnéaire située à une vingtaine de kilomètres d’Oran, avant de quitter l’Algérie et s’installer en France.

“En Algérie, la vie était compliquée”

Dans un livre biographique de près de 400 pages intitulé Étienne Daho. A Secret Book, le chanteur se raconte, grâce à la plume de son amie Sylvie Coma. Il revient notamment sur ses jeunes années et son enfance rude passée en Algérie. Dans une interview accordée au magazine Paris Match, l’artiste de 66 ans a d’abord confié : “C’est plus facile de se faire raconter par les autres. Je n’ai pas choisi Sylvie Coma au hasard, j’habitais chez elle quand j’enregistrais mon premier album. Je lui ai pourri la vie pendant un mois en rentrant tous les soirs à des heures pas possibles… On s’était rencontrés au lycée, c’était une fille magnifique. On s’est parfois perdus de vue, mais globalement nous sommes restés proches”.

Celui qui s’apprête à dévoiler son 13e album studio, intitulé Tirer la nuit sur les étoiles, est ensuite revenu sur son enfance passée à Oran. Une chose qui n’avait jamais fait jusqu’alors. “Ces années-là sont fondatrices mais j’ai vécu plus longtemps à Londres qu’en Algérie… Ce sont tous ces bouts mis ensemble qui me fabriquent. En Algérie, la vie était compliquée à cause de la guerre mais, enfant, on s’accommode de tout et l’on peut même jouer sous les bombes. Mes sœurs et moi devions éviter les cadavres dans la rue, nous baisser pour passer sous les fenêtres par peur de prendre une balle, s’allonger dans les voitures quand on circulait”, a-t-il révélé.

Avant de poursuivre : “Lorsque je suis arrivé à l’école en France, mes petits camarades avaient une vie normale, ils vivaient avec leurs deux parents, ce qui n’était pas du tout mon cas. Alors j’ai essayé de me rendre invisible. Cela a duré jusqu’à l’adolescence où, tout d’un coup, on m’a trouvé cool.”

Musicalement, Etienne Daho est issu de la vague du rock rennais du tout début des années 1980. L’ancien partenaire d’Elli Medeiros a inspiré plusieurs générations avec ses titres pop, notamment Le Grand Sommeil, Week-end à Rome, ou encore Tombé pour la France. L’auteur, compositeur et interprète a également collaboré avec une multitude d’artistes. On cite notamment Jeanne Moreau, Philippe Katerine, Vanessa Paradis, Catherine Deneuve, Daniel Darc, Astrud Gilberto, Saint Étienne, ou encore Jacques Dutronc. Côté vie privée, le chanteur de 66 ans est généralement très discret. Mais ce que l’on sait, c’est qu’il est père d’un fils qu’il a eu à l’âge de 17 ans.