Depuis la sortie de son livre autobiographique, Une vie incendiée, aux éditions de l’Observatoire, Emmanuelle Seigner est sous la lumière des projecteurs. Dans Le Journal du Dimanche, l’actrice de 56 ans a expliqué son choix de dédier son ouvrage à son père, décédé en 2020.
Emmanuelle Seigner est à cœur ouvert dans les médias pour parler de sa dernière réalisation : son livre autobiographique, intitulé Une vie incendiée (éditions de l’Observatoire). Dans les pages de son ouvrage, la comédienne française prend la défense de son mari et père de ses enfants, le célèbre réalisateur franco-polonais Roman Polanski, accusé par plusieurs femmes de viol, pour la fracassante affaire Samantha Geimer de 1977.
“Je lui ai dédié ce livre car il aurait adoré que je l’écrive”
Dans un entretien accordé à nos confrères du Journal du Dimanche à l’occasion de la sortie de son livre, Une vie incendiée, la maman de Morgane Polanski et Elvis Polanski a expliqué pourquoi elle a choisi de dédier son ouvrage à son père, décédé en août 2020 des suites d’un AVC.
“Mon père est mort il y a deux ans. Il est tombé malade juste après la cérémonie des Césars de février 2020, où Roman a reçu le prix du meilleur réalisateur pour J’accuse. L’ambiance y était ignoble et antisémite. J’ai gardé un tweet de deux jeunes femmes : « celui qui doit être gazé, c’est Polanski ». Ce qui s’est passé autour de Roman a assombri les dernières années de mon père. Je ne pourrais jamais dire qu’il est mort à cause de tout ce déchaînement, cela serait malhonnête, mais disons que cela ne l’a pas aidé”, a-t-elle d’abord confié.
Avant de poursuivre : “Je lui ai dédié ce livre car il aurait adoré que je l’écrive. Mon père était le fils de Louis Seigner, sociétaire de la Comédie-Française. Il a été photographe puis décorateur. Il était un homme doux et il a toujours vécu entouré de femmes. Ses deux sœurs puis ses trois filles. Sa mort nous a tous soudés.”
Un livre de mère obsédée par la vérité
Mariée au célèbre réalisateur depuis la fin des années 1980, l’actrice de 56 ans a fait savoir qu’elle a écrit ce livre pour elle, pour son couple, et surtout pour ses deux enfants. “Je l’ai pensé comme un livre de mère et j’ai été obsédée par la vérité”, a-t-elle indiqué à nos confrères, précisant qu’elle a “mis beaucoup de temps à l’écrire.”
“Dès l’arrestation de Roman, à Gstaad en 2009, je me suis dis : « J’écrirai un livre quand je serai très vieille et que Roman ne sera plus là ». J’avais en tête une idée à mi-chemin entre thriller judiciaire et journal intime”, a-t-elle raconté.
Et d’ajouter : “J’ai mis cinq ans à l’écrire. Je me suis battue tout au long de l’écriture, avec la mémoire des événements. Je n’aurais jamais écrit un livre si je n’avais pas eu une histoire à raconter. J’ai entendu tellement de bêtises et j’ai été confrontée à tellement d’ignorance. À chaque instant, je me suis attachée aux faits. Les deux choses que je ne supporte pas dans la vie sont le mensonge et l’injustice.”
“Je me voyais davantage finir assassinée”
Au cours de son entretien, Emmanuelle Seigner est revenue sur l’époque de l’arrestation de son mari, en 2009 à Zurich, alors qu’il devait obtenir un prix dans un festival de cinéma. À cette époque-là, l’artiste française se sentait menacer, à cause de l’affaire de l’arrestation de son mari, comme elle l’a révélé : “Je me voyais davantage finir assassinée. J’ai eu des périodes de paranoïa intense. Je me suis un temps promenée avec un couteau dans mon sac. Tout m’angoissait. Dès que quelqu’un me regardait, je me disais : il veut m’assassiner.”