Variole du singe : le nouveau vaccinodrome de Paris ouvre ses portes

En France, plus de 2 200 cas de personnes contaminées à la variole du singe ont été confirmés, indique le ministre de la Santé, François Braun. Afin d’enrayer la propagation de ce virus, la mairie de Paris a ouvert un premier vaccinodrome.

Sur le nombre de cas de variole du singe déclaré en France, plus de la moitié résident en région parisienne. À cet effet, 200 personnalités politiques, associatives et citoyennes demandent au gouvernement du pays d’accélérer la campagne de vaccination.

“L’action du gouvernement est insuffisante face à l’ampleur de la situation”

Dans une tribune publiée ce mardi 2 août 2022, dans le journal HuffPost, un collectif de 200 personnes – personnalités politiques, représentants associatifs et citoyens – ont pointé du doigt une action “totalement insuffisante du gouvernement face à l’ampleur de la situation”. Ils dénoncent “la lenteur extrême de mise en route” et le “sous-dimensionnement” de la campagne de vaccination, ainsi que “l’absence d’information transparente sur le nombre de vaccins disponibles” ou “les commandes à venir”.

Les mêmes représentants ont demandé aux sénateurs “l’ouverture d’une commission d’enquête sénatoriale sur l’action du gouvernement dans la crise de la variole du singe, dite Monkeypox, comme ce fut le cas en 2020, sur la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19”.

Paris ouvre le premier vaccinodrome

Depuis le 26 juillet dernier, le nouveau vaccinodrome parisien contre la variole du singe a ouvert ses portes aux candidats de vaccination, au cœur du 13e arrondissement de la capitale. Les patients peuvent se faire vacciner uniquement s’ils ont pris rendez-vous en amont sur la plateforme Doctolib. Une fois vacciné, tout patient doit prendre un second rendez-vous dans un délai de 28 jours. La semaine dernière, les autorités du pays ont annoncé qu’ils procéderont à la mobilisation de plus de personnel pour vacciner, infirmier et infirmières, médecins et étudiants.

Un futur médecin s’exprime inquiet

Des promesses qui ne suffisent pas à convaincre Samuel Etien, étudiant en médecine, qui se dit encore “inquiet”. En effet, celui-ci a souligné que “Le nombre de cas augmente toutes les deux semaines en ce moment et aucune autre situation similaire d’épidémie de variole du singe n’a eu lieu en Europe”. Le bénévole au centre de vaccination a ajouté : “Le lancement de la vaccination a bien débuté. Les injections vont se poursuivre et s’intensifier tout au long de l’été et même en septembre”, avant de préciser : “Mais il manque des campagnes d’information du public et des centres de vaccination sans rendez-vous, ce qui faciliterait l’accès des personnes isolées”.

De son côté, l’adjointe à la maire de Paris en charge de la Santé publique, Anne Souyris, a affirmé, au micro de la chaine publique France 24, qu’il était prévu d’agrandir le vaccinodrome “autant que possible”. Celle-ci espère que “cette épidémie sera contenue, ou du moins ralentie, d’ici la fin de l’été”.

95 % des cas diagnostiqués chez des homosexuels

La vaccination n’est pas obligatoire pour se protéger contre la variole du singe, toutefois, elle reste recommandée. À cet effet, la Haute Autorité de santé a dressé la liste des personnes concernées par la campagne de vaccination en France. Cette liste est prioritaire pour les individus les plus à risque, à savoir les homosexuels, les transgenres, les personnes ayant des partenaires multiples et les travailleurs et travailleuses du sexe. En effet, 95 % des cas détectés de la variole du singe ont été diagnostiqués chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.

Dans des déclarations à nos confrères de France 24, deux hommes homosexuels, Frédéric et Hervé s’expriment conscients de la gravité des choses. Ces derniers trouvent que c’est nécessaire de se faire vacciner, parce que “la maladie se répand”. “Nous partons en vacances en Afrique donc nous avons voulu prendre des précautions”, expliquent-ils.